samedi 19 décembre 2009

Petites contrariétés...


Courses de Noël. Joie des fêtes, sourires d'enfants, souvenirs d'enfance, soupirs et transes... N'étaient ! 

N'étaient les petites contrariétés qui, et avec quelle soudaine brutalité, ont l'art et la manière de nous ramener à la dure réalité de nos vies de consommateurs occidentaux du vingt-et-unième siècle ...

Connais-tu cher lecteur l'existence du fichier "Préventel" ? Non! Ça me rassure! A moi aussi, jusqu'à hier, cet avatar au petit pied d'Edwige était totalement inconnu, ou plutôt le pensais-je naïvement puisqu'on le verra tout à l'heure, sans même le savoir, je ne lui étais pour ma part pas vraiment étranger...

Hier après-midi donc je franchissais, altier bien que refroidi par les premières gelées hivernales, le pas de la porte d'une boutique de téléphonie mobile. Je mandais un vendeur pour qu'il me conseille dans le choix d'un appareil et d'une formule de forfait pour mon fils. Rapidement nous fîmes affaire ; je m'étais muni d'un R.I.B., d'une pièce d'identité et de ma carte de crédit, autant d'accessoires fort utiles en l'occurence. Vint alors le moment de la révélation. Et au moment où le vendeur tapait mon nom sur son ordinateur pour établir le contrat qui allait pour douze mois me lier à son employeur d'opérateur, un son d'alerte retentit et la procédure fut, comme par une main divine, interrompue. Je lisais alors sur son épaule le message alarmiste lui enjoignant l'ordre d'appeler sans attendre le centre de traitement des contrats d'abonnement. Ce qu'il fit derechef. Son interlocutrice anonyme lui indiqua alors que, figurant sur le fichier "Préventel", je ne pouvais prétendre souscrire en conséquence de nouveau contrat avec un opérateur de téléphonie, sauf à devoir mettre en place une caution exorbitante de 300 Euros ; lors même que l'appareil concerné n'en coûtait qu'un malheureux... Or donc, me voici désormais (et pour dix ans me fit-il savoir) "interdit téléphonique" (sic!) et donc dans l'incapacité d'offrir à Sébastien le portable attendu !

C'est quand même un peu fort de café ! Près de vingt ans sans une anicroche. Portable, téléphone fixe et abonnement internet souscrits auprès de la même entreprise et réglés en temps et en heure, rubis sur l'ongle. Par prélèvements automatiques qui plus est ! Mais rien n'y fit ! La règle, c'est la règle !

Par la faute d'une autre compagnie contre laquelle j'ai engagé une procédure judiciaire pour prélèvements abusifs et dont ma fille attend toujours le retour d'un téléphone parti en réparation (sans doute sur la lune puisqu'il a été déposé chez un revendeur depuis plus d'un an sans jamais être depuis reparu...) Par la faute de véritables escrocs dont les pratiques léonines et abusives furent pourtant dénoncées par un certain ministre champenois de mes amis, me voici vilipendé, frappé d'oprobe, mon nom jeté aux chiens, ma mémoire (pourtant vive) en exécration aux opérateurs téléphoniques; me voilà montré du doigt, interdit... pour tout dire, fiché ! Et sans même le savoir ! Orwell, reviens, ils sont devenus fous !

Episode anodin de la lutte jamais finie entre le pot de terre et le pot de fer mais il m'a renforcé dans l'idée de poursuivre la croisade judiciaire engagée et de faire ajouter par mon avocat aux griefs que j'avais déja à l'encontre de ce mauvais coucheur d'opérateur une plainte pour procédure abusive.

Cet incident de trois fois rien m'a fort peiné et a pour tout dire un peu gâché l'idée que je me faisais de la fête. Alors ami, crois m'en et fais très attention, Big brother is already watching you...

vendredi 11 décembre 2009

Des bulles, presque rien...



Soirée de gala "Paris fête le Champagne" organisée hier dans le cadre prestigieux du restaurant Laurent par Antoine Borgey et sa société Nabu (http://www.nabu.fr/) qui avait fait le pari de nous faire découvrir ou redécouvrir pour la onzième édition de ce moment festif dédié au vin de Champagne les grands rosés de l'appellation.

Outre les quatorze formidables vins servis pendant l'apéritif-dégustation, parmi lesquels on retiendra plus particulièrement un Pommery Louise rosé 1995, un Bollinger Grande Année en magnum rosé 2002, un Dom Pérignon rosé magnum 1990, un Krug rosé ou encore un Dom Ruinart rosé magnum 1990, nous avons éprouvé un réel coup de coeur pour le Jacquesson Dizy Terre Rouge rosé de 2004; rosé gourmand de macération issu d'un assemblage de pinot meunier et pinot noir, il s'habille d'une robe très colorée; c'est un vrai vin, légèrement tannique au caractère raffiné et affirmé.

Grâce à Monsieur Jean-Hervé Chiquet présent à notre table d'amis réunis par mon frère Frédéric-Xavier nous avons pu ensuite découvrir et déguster quelques nectars très représentatifs des produits d'une grande maison de Champagne; grande maison en effet si ce n'est par la quantité du moins par la très constante qualité d'une production irréprochable.

Nous avons notamment bu pour accompagner le délicieux repas préparé par Alain Pégouret, chef étoilé de chez Laurent :
  • Avec la Palette de légumes raves relevés d'huiles aromatiques et épicées, un Champagne Jacquesson 2000 - Champagne de table à l'acidité dense et la salinité exemplaire.
  • Avec le Homard dans un consommé clair, pleurotes et borage, un Champagne Jacquesson grand vin, signature 1988 - Extraordinaire millésime en dégorgement tardif, immense vin !
  • Avec la Tourte de gibier, nous fîmes quelque infidélité aux vignobles d'Avize, Aÿ, Dizy et Hautvilliers avec un splendide Hermitage "Les Chirats de Saint Christophe" 2006 des Vins de Vienne, fruit de l'association de trois grands viticulteurs de la rive droite du Rhône : Pierre Gaillard, Yves Cuilleron et François Villard; un vin corsé, corpulent, idéal sur des gibiers.
  • Avec le Nougat glacé aux coings, retour en Champagne, par l'intermédiare d'un Champagne Jacquesson Cuvée N° 733 issue de la vendange 2003, un Brut précis et généreux sur le dessert.
Mais de tous ces vins exceptionnels, c'est vraiment le grand vin, signature 1988 qui me laissera le plus parfait souvenir d'un vin complexe, équilibré et au potentiel encore énorme !

Une belle et grande découverte humaine aussi que celle de Jean-Hervé Chiquet, passionné et passionnant vigneron champenois qui a mis toute sa bonhomie et son art du vin à nous initier, nous parfaits béotiens, aux mystères bachiques de la belle maison Jacquesson ( http://www.champagnejacquesson.com/).

Cette marque qui avait connu son heure de gloire au XIXème siècle serait tombée dans l'oubli sans la famille Chiquet qui l'a rachetée en 1974 et lui donne aujourd'hui de nouvelles lettres de noblesse. Antoine Gerbelle de la revue du vin de France qui était présent hier soir et parrainait l'évènement n'a pas hésité à lui attribuer la meilleure note, soit ***, dans le guide des meilleurs vins de France 2010 qu'il co-signe avec Olivier Poussier et Olivier Poels.

Une soirée fort agréable dont nous sommes partis à regret, des étoiles plein les yeux et des bulles plein la fête; des bulles, presque rien ...


lundi 7 décembre 2009

Paris insolite

Hommage à Jean-Claude Clébert et à ce livre extraordinaire dans tous les sens du terme; à ce "roman aléatoire" que je viens de lire d'une traite comme on avale un litron de rouge entre potes d'un soir autour d'un Camembert et d'un quignon de pain rassis...

A lire ou relire d'urgence tant ce Paris des années 50 est une véritable "terra incognita" pour ceux de ma génération et qu'il faut impérativement redécouvrir pour mieux comprendre le coup de gueule d'un abbé deux ans plus tard; ce Paris avec ces Halles et son hameau de Bercy, ses fortifs, ses bistrots improbables, avec ses cloches et ses chiffonniers qui n'étaient pas encore d'Emmaüs... Un Paris d'avant-guerre survivant encore aux assauts des pelleteuses et des grues des architectes et autres aménageurs de notre moderne ville où les abris sont devenus bien rares aux trimardeurs.

Avec les photos de Patrick Molinard qui évoquent, et ce n'est pas un hasard, les clichés d'un autre de leurs amis et compagnon de dérives, le grand Robert Doisneau.
Ce bouquin, que j'ai découvert par hasard chez un libraire du canal Saint Martin, j'ai appris depuis qu'il avait influencé les Situationnistes et on les comprend.
Quel dommage que son projet de dictionnaire de la pègre n'ait pas abouti. Il aurait sans doute mérité de siéger dans la bibliothèque entre Audiard et Simonin...
Un vrai, un grand coup de cœur pour un essai qui se dévore comme un François Villon moderne et qui est fait de petits riens du tout....

mardi 17 novembre 2009

Itinéraire ...


Alors que déjà s'estompe le délicieux souvenir de nos agapes musiraltiennes, il me vient une envie. J'aimerais écrire un texte que j'intitulerais avec un plaisir tout plagiaire "itinéraire d'un enfant raté" ou même "itinéraire d'un enfant taré"...

Fruit de l'union charnelle d'un voyageur à l'itinéraire un peu raté et d'une femme-enfant souvent paumée, mon personnage, plus gâté que ne le fut celui de Claude Lellouche incarné à l'écran par Bébel, pérégrinerait d'un bout à l'autre de sa tête et les récits de ses voyages intérieurs amuseraient les hommes, tant les émotions, puis les souvenirs qu'ils susciteraient seraient puissants et évocateurs. Il s’appellerait Horace, comme le poète latin. Et puis Horace c'est mieux qu'Octave, et d'ailleurs Octave c'est déjà pris (n'est-ce pas M. Beg ?) Il pourrait vivre du coté de Grasse, ou de la Grèce, allez savoir ? Près de la Méditerranée, c'est sur. Mais en lui tournant le dos. Car Horace serait malade en bateau (enfin, c'est ce qu'il penserait, n'ayant jamais eu l'occasion de naviguer...) et puis la simple vue de sa mère suffirait à lui donner mal au cœur.

Il ne saurait évidemment pas nager, ni bronzer non plus. Car pouvoir bronzer, çà n'est pas donné à tout le monde. Il faut, pour acquérir le hâle qui sied, de longues heures d'entrainement et de pratique, bref ! il faut du temps. Du temps, voila bien ce qui, depuis sa naissance, aurait le plus manqué à Horace. Du temps certes, mais lequel ? En effet, pour lui, pas de présent qui s'enfuit déjà, pas de passé, qui n'a jamais été, encore moins de futur, qui ne sera pas. Mais un plus-que-parfait, un temps de conjugaison nettement plus conforme à ce qu'il serait, lui le "plus que parfait", le bon à rien, un moins que rien, un enfant taré, l'égal d'un dieu.

Ô bien sur pas un dieu de l'Olympe, ni même un petit Orisha, non, encore moins un héros, mais parce qu'il serait un peu différent et qu'il tutoierait les étoiles et l'infini, Horace serait bien plus qu'un simple mortel. Le zéro de l'infini. Un dieu simple qui porterait des chaussettes de tennis blanches en coton, vous savez celles qui tire-bouchonnent sur les chevilles, sous un pantalon trop court de flanelle grise lustré sur les cuisses et tout froissé derrière les genoux. Et puis Horace adorerait pousser les caddies au supermarché, rêver sur la musique de Robert Wyatt, boire du Chianti mélangé à du Schweppes tiède et manger de la saucisse de foie de veau accompagnée de frites grasses baignant dans une mauvaise mayonnaise en tube et du ketchup. Il prendrait un soin méticuleux et sauvage à laisser toujours de belles et grosses taches sur son tricot de corps, qui n'aurait jamais été vraiment blanc.

Horace aurait un chien nommé Web avec lequel il entretiendrait chaque matin, et le soir aussi les jours de pleine lune, de longues conversations philosophiques, ou des débats passionnés sur les résultats des matchs de football entre la France et toutes les autres équipes, l'effondrement financier d'un mirage économique construit sur du sable, ou même les vraies raisons de la libération de Roman Polanski des geôles helvètes...

Et parce que notre coriace Horace serait un être doué de déraison, il pourrait divaguer tout à loisir, en ne rendant de comptes qu'à lui-même, c'est à dire à personne... 

Il y en aurait eu des choses à raconter sur la vie de mon zéro. J'aurais aimé écrire ces lignes, ami lecteur, et pourtant, je ne le ferai pas...

lundi 16 novembre 2009

Traditions...


En Bourgogne, la saison des vendanges se termine par "les trois glorieuses" :
  • Un chapitre des chevaliers du Tastevin en leur Chateau du Clos de Vougeot, 
  • la vente des vins des Hospices de Beaune, et,
  • la Paulée de Meursault.
Cette année, grâce à un très cher ami bourguignon, j'ai pu - ayant la chance d'avoir, grâce au même ami, il y a quelques années été intronisé à Vougeot - participer au Chapitre et partager aujourd'hui le Grand Repas de la Paulée de Meursault.

Double bonheur bachique et gastronomique qui s'accompagna - cerise sur le gâteau ! - d'une fort agréable rencontre avec Gérard Oberlé, écrivain, jouisseur et sybarite à qui était remis le prix 2009. Lorsqu'on sait par quels terribles désagréments il a passé cet été, on comprend mieux sa joie d'être là, parmi les siens, amateurs de grands crus et de vins de soif, vignerons et ivrognes, heureux d'être ensemble et de partager l'émotion et l'ivresse du vin. Tous les mois, je me précipite avec délectation sur les lettres à Emilie que cet excellent chroniqueur livre aux abonnés du magazine Lire, et je recommande chaudement, cher lecteur, à ta curiosité gourmande son Ô combien délicieux "Itinéraire spiritueux".

Mais plutôt que de longs discours, j'ai décidé de reproduire ici le menu qui nous a été servi et la liste des vins que nous avons bus. Tous avaient été apportés par Alain Jacquier et quelques uns de ses amis, vignerons et amateurs, de Dijon réunis pour le plaisir de les faire partager. Belle tablée de soifards me diras tu et tu n'auras pas totalement tort...

Aujourd'hui, nous bûmes, d'abord quelques Blancs :

Avec la salade d'Ecrevisses, Chiboust de crustacés, Salpicon de Foie Gras,

Un Meursault 1er Cru "Les Charmes" 2001 de chez Ropiteau
Un Chassagne-Montrachet 1er Cru "Les Ruchottes" 2001 de la maison Leflaive
Un Mercurey 1er Cru 2007 "La Mission" Chamirey Monopole.

Puis, pour accompagner le Feuilleté de Saint-Jacques et langoustines, sauce Murisaltienne et sa Fondue de poireaux vanillés,

Un Meursault 1er Cru "Goutte d'Or" 2002 de Pierre Boillot (Extraordinaire!)
Un Pernand-Vergelesses 2007 de chez Laleure-Piot
Un Meursault 1er Cru "Perrières" 1999 de chez Coche-Dury
Un Meursault 1er Cru "Genevrières" 1999 de M. André Brunet
Un fameux Meursault "Les Griots"2001 en Magnum de chez Ballot-Millot
et, enfin,
Un Meursault 1er Cru 2006 du domaine du chateau de Meursault offert par M. Boissot à notre table de joyeux entonneurs...

Pour suivre, les Rouges et d'abord, avec notre premier plat,

Le Suprême de Volaille "Patte Noire" troussé aux Morilles, Conchiglie farcis à la Ricotta et Epinards frais,

Un Pommard 1er Cru "Les Jarollières" 1982 de la maison Boillot
Un (très fameux) Pommard 1er Cru "Les Buzeroles" 2002 de Jean-François Gros
Un Volnay 1er Cru "Les Angles" 2006 de la maison Boillot
Un Nuits Saint Georges 1996 "Forets de Saint Georges" Clos de l'Arlot (Incroyable !)
Un Corton Grand Cru 2000 "Hospices de Beaune" de M. Henri Boillot
Un Vosne-Romanée 1er Cru 1999 "Clos des Réas" de Michel Gros.

Avec le second plat de viande,

Médaillon d'épaule d'Agneau cuite sept heures, Jus court, Pommes confites à la Graisse d'Oie

Un Volnay 1er Cru 1989 "Ancienne Cuvée Caillerets" en Magnum de la maison Bouchard
Un très exceptionnel flacon de Corton Grand Cru 1959 en Magnum de la maison Bouchard
Un Meursault 1er Cru 1999 de chez Brunet
Un Volnay "Clos des Chênes" 2005 du Chateau de Meursault, de très bonne facture.

Enfin, et pour accompagner les Fromages Affinés, Pain aux Noix et Noisettes,

Un Echezeaux 1996 du Domaine de la Romanée Conti (Extraordinaire, tout simplement!)
Un Romanée Saint-Vivant 1988 du Domaine de la Romanée Conti
Un Volnay "Clos des Chênes" 2000 de Michel Lafarge venait clore cette dégustation d'anthologie.

J'aurais aimé, cher lecteur, en guise de pousse-café, te laisser sur le souvenir d'un vénérable Marc de Bourgogne mais la nuit tombée et un train à grande vitesse trop pressé de nous ramener de Bourgogne à Paris m'a empêché de pouvoir savourer la Charlotte aux Poires et pain d'Epices, Chocolat Chaud et Glace Pistache qui venait conclure ces belles agapes.

Qu'ajouter à présent, sinon le souvenir d'un bonheur intact ce soir en rédigeant ces quelques lignes et la volonté de te le faire partager. Par Noé, père de la vigne, Bacchus, dieu du vin et Saint Vincent, patron des vignerons!

vendredi 23 octobre 2009

Affaire à suivre...

Il semble qu'après plus de douze années de recherches infructueuses, la brigade criminelle de la police parisienne pourrait enfin tenir une piste sérieuse menant tout droit au conducteur de la fiat blanche qui aurait percuté la mercedes de la princesse Diana et de son amant Dodi Al Fayed, provoquant l'accident qui leur fut fatal, le 31 août 1997 sous le pont de l'Alma. Les milieux autorisés concluent à un possible drame de la jalousie.

L'amoureux éconduit serait un certain Valery G. Accordéoniste auvergnat, et grand amateur de soupe aux truffes, ce dernier est bien connu des policiers de la Mondaine sous le doux sobriquet de "Casanova de Chanonat". Il a d'ailleurs récemment évoqué l'aventure qu'il aurait vécu avec Lady Di dans un récit romanesque qui n'aura pas échappé à la vigilance de nos plus fins limiers.

On évoque aussi, dans un rapport frappé du sceau du secret défense, une affaire plus complexe qui impliquerait, dans un scénario digne des plus noirs films d'espionnage, un redoutable groupe terroriste de l'extrême centre, ou encore, mais cette hypothèse paraît nettement plus farfelue, une opération homo des services secrets syldaves qui auraient agi sous le contrôle de services britanniques.

D'autres y voient plus simplement la main du destaing.

Affaire à suivre, donc...

samedi 17 octobre 2009

Mangez, vous dis-je...

Conférence d'André Daguin devant le Club de la Table Française, mardi 13 octobre.

Avec sa gouaille et sa faconde toutes gasconnes, ce grand Chef nous rappelle que ce sont les Anglais qui ont littéralement "inventé" et popularisé le Bordeaux tel que nous le connaissons et l'apprécions aujourd'hui (le vin clairet), le Cognac, l'Armagnac.... Il faut rendre à César ce qui lui appartient, même si cela peut porter atteinte à notre orgueil national.

Tiens, cela me fait penser à l'un de mes vieux dadas: Et si les Anglais avaient gagné la guerre de Cent Ans... J'aime l'uchronie et imaginer ce que le monde aurait pu être si.... Un jour ou l'autre nous en reparlerons.

André Daguin donc, dans son propos introductif autour du rapport qu'il s'apprête à présenter devant le Conseil Économique, Social & Environnemental, nous rappelle qu'il a, en son temps, et avec quelques compères et complices, saisi le Très Saint Père d'une supplique. Il s'agissait, ni plus ni moins, d'intercéder auprès du Pape pour lui demander de retirer la gourmandise de la liste des péchés capitaux. Quelle belle idée ! J'y souscris immédiatement.

Comment s'accommoder, en effet, qu'en France - fille aînée de L’Église mais aussi nation de gourmands et de princes gastronomes - la gourmandise, véritable art national, soit promesse de damnation et garantie de rôtir aux éternelles flammes des bûchers de l'Enfer ? Quel beau combat que voilà ! Rejoignons donc ces valeureux mousquetaires pour dépénaliser le goût du bien manger. En effet, peut-on supporter plus longtemps que l'on doive culpabiliser, et, partant, faire la gueule chaque fois que l'on passe à table ? Lors même que le repas pris en commun devrait toujours être synonyme de convivialité et de plaisir partagé.

Alors, je sais bien que d'aucuns vont m'objecter qu'il ne faut pas confondre gourmandise et gastronomie, je leur répondrai que, pour ma part, j'ai toujours eu du mal à distinguer érotisme de pornographie.

Certes, les arts et les plaisirs de la table sont aujourd'hui voués aux gémonies par la Faculté.

On nous enseigne chaque jour que pour vivre plus longtemps, il conviendrait de moins manger et d'avoir une alimentation plus saine et mieux équilibrée. Mais comme me le disait un ami médecin à Vichy : "faire régime, faire attention, c'est à coup sûr ou presque gagner du temps de vie, mais que ce temps risque de nous paraître long et ennuyeux !" Lorsqu'on appliquera strictement les préceptes et enseignements de la saine diététique, on mourra enfin tous en bonne santé.

Et puis après tout, manger moins pourrait peut-être nous faire du bien; ne plus manger du tout, à coup sur, nous tuera !

Pour ma part, j'ai depuis longtemps fait le choix d'apprécier les bonnes choses et plus que jamais bon entonneur rabelaisien me sens. Mangez! Mangez, vous dis-je...

dimanche 11 octobre 2009

Au commencement était le Verbe

"Au commencement était le Verbe", quelque soit le sens qu'on lui donne, et que l'on soit exégète de Saint Jean l'évangéliste ou cherchant Lacanien, cette phrase doit nous interpeller.
A mon oreille, elle sonne comme en écho à mon billet précédent.

Le verbe, la parole, le logos... A bien y regarder, on est en droit de considérer que ce n'est pas la pensée qui structure l'être et lui donne son humanité, mais bien la capacité dans laquelle il est de la traduire en parole, de l'exprimer dans le Verbe, de la verbaliser. Dès lors, il ne suffit plus de considérer que parce qu'il pense, l'homme est ("cogito ergo sum"), mais bien comme l'avait déja souligné de façon révolutionnaire le linguiste Noam Chomsky il y a plus de cinquante ans, c'est parce qu'il est en mesure de parler que l'homme est homme : "je parle, donc je suis".
La parole qui fonde et qui libère peut aussi se structurer et, dès lors le Verbum devient Scriptum. Je parle, donc j'écris!
Mais pour autant doit-on écrire comme on parle?
Car c'est bien un autre travers des nouveaux média électroniques que de nous conduire à écrire comme nous parlons, raison de plus pour que nos écrits s'envolent. Et c'est tant mieux me diront certains... Il serait en effet bien vaniteux et totalement illusoire de considérer que "je blogue, donc j'écris".
Au commencement était le Verbe, et le Verbe s'est fait chair dans un écrit de plus en plus immatériel tant et si bien qu' à la fin il n'en restera plus rien.

lundi 5 octobre 2009

Scripta volant....

Tantôt, en achetant la 1ère édition du Monde, je me suis taché les doigts d'une encre pas encore tout à fait sèche. Cette simple scène, banale, et presque quotidienne, m'a conduit à la réflexion suivante que je te livre sans prendre même le temps de la mettre en forme...

Je me souviens qu'en cours de latin un vieux professeur Marianiste nous enseignait que si les paroles s'envolent, les écrits, eux, étaient faits pour rester. Mais au risque de passer à l'heure de la dématérialisation (que ce mot est laid!) pour un "asinus", je suis interrogatif. En effet, qu'on évoque un papyrus, des tablettes d'argile, un parchemin, ou même une simple feuille de papier, il m'apparait que la valeur évocatrice de ces documents tient tout autant par le contenu des textes qu'ils supportent que par la valeur intrinsèque des supports eux-mêmes. Ce qui fait la valeur de l'écrit n'est-ce pas au moins autant le support que le texte lui-même?

Avec Internet, l'écrit n'est il pas conduit irrémédiablement à perdre de sa substance ? Et dès lors, privés de la consistance que contribue à leur apporter la matière qui les porte, nos textes ne sont-ils pas menacés de s'envoler comme les "verba" latines ? Encore un paradoxe me diras-tu puisque c'est précisément la nature immatérielle de la toile qui nous permet d'échanger en un temps record et te donnera peut-être l'occasion, cher lecteur, de lire, presque immédiatement, à Sydney, à Paris, à Buenos-Aires comme à Oslo ce billet qui vient d'être posté à Paris. Mais c'est bien sa nature électronique qui fait que j'ai le sentiment qu'il m'échappe.

Certes, volens nolens, le monde change et nombreux sont ceux qui prédisent que sous peu la galaxie Bill Gates aura pris la place de celle que nous avait léguée Gutenberg. Pour ma part, je crois encore à la vertu de l'écrit, le beau, celui des tirages rares, des tirages de tête dont l'encre s'étale sur un beau papier verger. Je souhaite que cette forme d'édition traditionnelle puisse encore avoir de beaux jours devant elle car rien ne remplacera jamais à mes yeux la sensualité du papier japon qui crisse sous les doigts ni les taches d'encre laissées par les pages du journal qui sort des rotatives.

mercredi 30 septembre 2009

Presque rien

Aller-retour rapide en Auvergne hier. Pays des volcans, du Saint Nectaire, des lentilles vertes du Puy et de Giscard. J'aurais tout aussi bien pu évoquer un certain ministre auvergnat lui-même, mais comme le dit l'adage désormais célèbre : "quand il y en a un ça va. c'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes..." Alors pour aujourd'hui je m'en tiendrai uniquement à l'ancien Président de la République.

Devenu immortel par la grâce des membres de l'Institut, l'auteur Valery Giscard d'Estaing sort demain en librairie son nouveau livre "«La Princesse et le Président».

Cette sortie et le buzz qui l'a accompagnée depuis deux semaines me renforcent dans la conviction qu'en réalité, plus qu'à un Président retraité, à un membre du Conseil Constitutionnel ou à un Académicien, avec Giscard, c'est à un As du marketing que nous avons affaire. Ce qui m'a en effet toujours frappé chez cet homme, c'est son sens aiguisé de la mise en marché de soi, pour ne pas dire du "personal branding".

A commencé par ces initiales scandées à chaque meeting par ses fans enthousiastes en 74 - V.G.E. - ça claque comme une enseigne de marque mondialisée. Et puis justement pour les plus anciens, souvenez vous de la campagne présidentielle, puis du défilé du 14 juillet déplacé des Champs-Elysées au quartier plus populaire de la place de la Bastille (une délocalisation avant l'heure) , du goût affiché pour l'accordéon du jeune Président (!), des petits-déjeuners partagés avec les éboueurs ou encore de ses fameux dîners en ville...

Mais Giscard est également connu pour avoir toujours apprécié la compagnie des jolies femmes. Actrice célèbre, journaliste en vue ou même ministre de son Gouvernement, on lui a prêté toutes sortes d'aventures galantes et Paris bruissait, au mitan des années 70, des folles rumeurs de ses supposées escapades nocturnes (et parfois de leurs conséquences accidentelles pour la camionnette d'un laitier qui passait..) Mais jusqu'à présent, point de récit d'idylle princière. Et soudain, la révélation du dernier bouquin : Giscard aurait eu une aventure avec Diana, princese de Galles! Mazette! Quelle nouvelle !

Au moment où va sortir en effet son nouvel ouvrage littéraire, le bruit, lancé par un complaisant quotidien du matin, court dans toutes les rédactions... Bientôt ce n'est plus une rumeur, mais une information, relayée comme telle en "une" des journaux de 2o heures, commentée dans toutes les gazettes et objet de toutes les discussions en ville. Quel talent! Car cette nouvelle aura beau être démentie, elle aura suffi, en quelques heures, à faire davantage parler de ce livre que des derniers Nothomb ou Marie N'Diaye, dont les attachés de presse font pourtant tout pour qu'on les invite sur les plateaux des meilleures émissions littéraires de la rentrée.

Alors oui, chapeau bas, car l' effet recherché est atteint et le bruit fait autour d'un livre que seuls quelques critiques ont pu jusqu'à présent lire est sans doute inversement proportionnel à son véritable intérêt littéraire (enfin...!?!). Laissons lui quand même le bénéfice du doute, car après tout V.G.E. est Académicien. Beaucoup de bruit, finalement, pour presque rien.

Enfin, en guise de conclusion, une suggestion, à l'éditeur. Pourquoi ne pas être allé jusqu'à oser :
"La Princesse défunte et l'immortel " (pardon Montherlant) Cela aurait sans doute pu faire un titre encore plus "bankable"...

lundi 28 septembre 2009

Départ

Trois mois, jour pour jour, demain, que j'aurai quitté mon ancien job.

De la nostalgie? Certainement pas. Des regrets, encore moins, mais au cœur, de temps en temps, des souvenirs qui remontent et l'image fugace de visages familiers qui me manquent. Car, finalement, seuls les souvenirs et le cortège de ceux qui les peuplent et les animent survivent au temps qui passe.

Car la vie est là, qui continue et qui file, de plus en plus vite, inexorablement.

Ce blog sera un condensé de petits moments de vie, le reflet (pas forcément exact) d'enthousiasmes et le lieu d'expression des colères (pas toujours feintes) de son auteur.
Sans prétention littéraire, sans intention morale et sans aucune éthique (tac!), il me permettra de vous dire ce que je pense, en toute liberté (mon œil!) Car si la toile est "l'espace virtuel où s'épanouissent les libertés", elle porte aussi, en elle, les germes d'une forme de totalitarisme. Celui de la pensée unique, des bons sentiments qui dégoulinent d'une encre virtuelle qui ne prend même plus le temps de sécher; de celle qui au nom du droit à l'information et de l'immédiateté de sa publication autorise toutes les dérives, toutes les approximations et toutes les manipulations, au nom du grand œuvre de la fraternité universelle des internautes...

Vous relèverez, lecteur attentif, le paradoxe de ce billet. Oui, je m'autoriserai à critiquer l'outil qui me permet de vous écrire... C'est tout le sens d'une liberté qui ne s'use que si l'on ne s'en sert pas.

On parlera tourisme, bien sur, mais aussi, et pourquoi pas de tout et, surtout, de rien...
Car, au bout du compte, c'est bien le vide de notre existence que nous essayons à chaque instant de peupler de petits riens. Ce blog sera celui de l'expression de ces petits riens, et revendique même le droit d'être parfois le support du moins que rien. Car pour reprendre, et poursuivre peut-être, la réflexion entamée par Coluche :
"rien c'est déja pas grand chose, mais moins que rien...?"