mercredi 30 septembre 2009

Presque rien

Aller-retour rapide en Auvergne hier. Pays des volcans, du Saint Nectaire, des lentilles vertes du Puy et de Giscard. J'aurais tout aussi bien pu évoquer un certain ministre auvergnat lui-même, mais comme le dit l'adage désormais célèbre : "quand il y en a un ça va. c'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes..." Alors pour aujourd'hui je m'en tiendrai uniquement à l'ancien Président de la République.

Devenu immortel par la grâce des membres de l'Institut, l'auteur Valery Giscard d'Estaing sort demain en librairie son nouveau livre "«La Princesse et le Président».

Cette sortie et le buzz qui l'a accompagnée depuis deux semaines me renforcent dans la conviction qu'en réalité, plus qu'à un Président retraité, à un membre du Conseil Constitutionnel ou à un Académicien, avec Giscard, c'est à un As du marketing que nous avons affaire. Ce qui m'a en effet toujours frappé chez cet homme, c'est son sens aiguisé de la mise en marché de soi, pour ne pas dire du "personal branding".

A commencé par ces initiales scandées à chaque meeting par ses fans enthousiastes en 74 - V.G.E. - ça claque comme une enseigne de marque mondialisée. Et puis justement pour les plus anciens, souvenez vous de la campagne présidentielle, puis du défilé du 14 juillet déplacé des Champs-Elysées au quartier plus populaire de la place de la Bastille (une délocalisation avant l'heure) , du goût affiché pour l'accordéon du jeune Président (!), des petits-déjeuners partagés avec les éboueurs ou encore de ses fameux dîners en ville...

Mais Giscard est également connu pour avoir toujours apprécié la compagnie des jolies femmes. Actrice célèbre, journaliste en vue ou même ministre de son Gouvernement, on lui a prêté toutes sortes d'aventures galantes et Paris bruissait, au mitan des années 70, des folles rumeurs de ses supposées escapades nocturnes (et parfois de leurs conséquences accidentelles pour la camionnette d'un laitier qui passait..) Mais jusqu'à présent, point de récit d'idylle princière. Et soudain, la révélation du dernier bouquin : Giscard aurait eu une aventure avec Diana, princese de Galles! Mazette! Quelle nouvelle !

Au moment où va sortir en effet son nouvel ouvrage littéraire, le bruit, lancé par un complaisant quotidien du matin, court dans toutes les rédactions... Bientôt ce n'est plus une rumeur, mais une information, relayée comme telle en "une" des journaux de 2o heures, commentée dans toutes les gazettes et objet de toutes les discussions en ville. Quel talent! Car cette nouvelle aura beau être démentie, elle aura suffi, en quelques heures, à faire davantage parler de ce livre que des derniers Nothomb ou Marie N'Diaye, dont les attachés de presse font pourtant tout pour qu'on les invite sur les plateaux des meilleures émissions littéraires de la rentrée.

Alors oui, chapeau bas, car l' effet recherché est atteint et le bruit fait autour d'un livre que seuls quelques critiques ont pu jusqu'à présent lire est sans doute inversement proportionnel à son véritable intérêt littéraire (enfin...!?!). Laissons lui quand même le bénéfice du doute, car après tout V.G.E. est Académicien. Beaucoup de bruit, finalement, pour presque rien.

Enfin, en guise de conclusion, une suggestion, à l'éditeur. Pourquoi ne pas être allé jusqu'à oser :
"La Princesse défunte et l'immortel " (pardon Montherlant) Cela aurait sans doute pu faire un titre encore plus "bankable"...

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