mardi 27 août 2019

Rien d'autre

En un demi-siècle, on est passé de l’utopie fantasmée du grand soir de ceux qui, à la fin des années 60, voulaient changer le monde avec leurs pieds, en défilant et en protestant, pour en arriver aujourd'hui aux désespérants mantras des prophètes hallucinés de l’apocalypse climatique; ceux qui nous annoncent la grande disparition. Ceux qui prédisent aujourd’hui la fin du monde la redoutent autant qu’ils l'attendent, tant cette fin annoncée semble porter à leurs yeux la promesse d’une aube nouvelle, un peu comme le grand soir qu'ils souhaitaient tant portait alors l'espérance des lendemains chantants d’un nouveau monde. 

Au fond, les actuels tenants de la cause climatique n'empruntent rien d’autre que la réthorique de ceux qui, hier embrassant le maoïsme, le trotskisme ou le stalinisme, voulaient tout détruire pour tout changer et faire le bonheur de l’Humanité - même, et surtout, contre son gré - et qui ont réalisé que seule l'assurance d'une inéluctable disparition était, pour tous, au bout du chemin. Au fond, de progressistes et collectivistes, les tenants de la décroissance ont viré néo-conservateurs. En vieillisant, ils sont juste devenus un peu plus ambitieux, en passant de la volonté d'en terminer avec un monde (le notre, celui de ceux qui n'étaient pas d'accord avec eux...) pour désormais annoncer la fin du monde.

Heureusement pour ceux de ma génération, en guise d’idéologies libératrices, au mitan des années 80, il y eut le Disco et le Punk ; deux faces opposées de la même volonté nihiliste de danser sur le volcan. « No future ! » pour les uns, « never-ending party » pour les autres...

Alors, chantons et dansons encore avant de mourir, car rien ne garantit que nous pourrons encore le faire demain ! "Vivons heureux aujourd'hui car demain il sera trop tard" (*)...