jeudi 25 janvier 2018

Se méfier des mots, se défier des maux


Les mots peuvent susciter l'émotion, faire pleurer, rire... Même impersonnelle, l'écriture ne se situe jamais, à aucun moment, en dehors de la vie. Si l'émotion de l'écriture ne saurait se résumer au fruit artificiel d’une rencontre entre l'écrivain et son art, elle résulte plus sûrement de la confrontation de l'émotion de l'écrivain avec celle du lecteur qui, au-delà de leurs perceptions personnelles, font l'expérience d'un partage unique médiatisé par les mots.

Si le but de l'écriture consiste - selon Deleuze - à porter la vie à l'état d'une puissance non personnelle, il faut savoir se méfier des mots eux-même. 

L'existence d'un mot, même bon - surtout bon - peut tuer plus sûrement que les maux de l'existence dont on se défie tant.