vendredi 28 mars 2014

Un rien compliqué...

Frankie Dutch a le blues... Cette semaine, rien ne marche comme il le voudrait. Rien!


Même l’étatique  visite de l'empereur de Cathay et ses mirifiques contrats annoncés n'auront suscité que courroux et colère chez nos concitoyens parisiens. En effet, encouragés sans doute par l'expérience de lutte - peu concluante au demeurant - contre la pollution de notre capitale atmosphère, les grands penseurs du pouvoir en place n'ont rien trouvé mieux que de reproduire cette semaine la farce de la circulation alternée : Places fermées, rues bloquées, stations de métro aux portes restées désespérément closes... Seuls les véhicules de la délégation officielle chinoise étaient autorisés à rouler dans Paris. On me dira que c'est un bien mince prix à payer en échange des promesses de contras engrangés, si l'on croit les gazetiers largement inspirés par quelques communicants du palais.

Dans "Les chinois à paris", Jean Yanne imaginait - il y a 40 ans! - qu'après nous avoir envahis, et réalisant que les Français étaient "les plus grands fumistes du monde", les autorités d'occupation prévoyaient de confier, dans le cadre de la planification socialiste de la production, à nos compatriotes la charge de fabriquer des tuyaux de poêle. De tuyaux, ni de poêle d'ailleurs, nous n'en fabriquons plus guère mais pour le reste...
 
Personne ne pouvait imaginer en 1974 que des tycoons venus de Shanghai ou de Canton auraient un jour l'idée saugrenue d'investir en France, ni sans doute que s'épanouiraient à chaque coin de rue de nos grandes villes, et pour la plus grande satisfaction des nostalgiques des maisons closes, des "salons de massage" chinois...(cela aurait sans doute aucun beaucoup plu à Yanne qui, étant par ailleurs l'auteur de l'hymne éternel "Ah rouvrez les maisons", avait imaginé, lui, que le pays sous administration chinoise se couvrait de joyeux bordeaux dont la fréquentation assidue finissait par rapidement épuiser l'envahisseur).

Ce ne sont pas les armées d'occupation brandissant le petit livre rouge qui sont aujourd'hui redoutées mais bien plutôt les investisseurs chinois, à qui on déroule le tapis rouge, qui sont encouragés.  Dès lors fallait-il bien un château d'Yquem et un Lafitte-Rotschild pour faire passer la pilule à certaines excellences de l'actuel Gouvernement et, un instant, leur permettre d'oublier - sans même parler du Tibet - le revers sans précédent attendu aux élections municipales, le casse-tête d'un remaniement ministériel désormais inéluctable et les tracas d'une courbe du chômage qui ne s'inverse toujours pas...  Drôle de République régicide qui offre au successeur de Mao, chef d'un État à la démocratie pour le moins centralisée, un traitement digne des fastes du Roi Soleil ! Sans doute est-cela la République "normale"?

Paraphrasant, de manière un peu surréaliste, le regretté Pierre Desproges, je conclurai mon billet du jour en affirmant, cher lecteur, que la philosophie politique de notre Président se résume souvent à essayer de ne pas vivre en contradiction avec les idées qu'il ne partage pas. C'est d'une chinoiserie un rien compliqué, mais tout ça est tellement normal...


jeudi 20 mars 2014

Nul n'en saura jamais rien

A la fin de la semaine dernière, pour la première fois de ma vie, j'ai ressenti physiquement les effets de la pollution. Pour la première fois j'ai eu du mal à trouver dans l'air qui m'entourait l'oxygène si nécessaire à ma vie. Pourtant, ami lecteur, je t'assure que la soupe chimique qu'il m'est arrivé de respirer à Cracovie du début des années 90 - lorsque les proches aciéries de Nowa Huta donnaient encore à plein rendement - n'avait rien à envier à la très sulfureuse atmosphère du Beijing d'aujourd'hui.

D'augustes pédagogues m'avaient autrefois enseigné que l'air que nous respirions était composé  d'azote, d'oxygène, de gaz rares (en infime quantité) mais aussi de dioxyde de carbone, de méthane et autre ozone. La semaine passée, j'avais tout bonnement le sentiment de remplir mes poumons de merde. Alors je sais, on va m'objecter que je suis un pollueur et, une fois de plus, le méchant mâle occidental devra faire son acte de contrition et s'excuser de vivre encore. J'ai déjà  ici écrit (cf. ma chronique du 13 janvier 2013) à quel point la conduite de ma voiture automobile était pour moi le gage  toujours pleinement assumé d'une liberté individuelle revendiquée. Lundi, pour lutter contre les effets de la pollution, nos illustres gouvernants n'ont rien trouver d'autre que de me demander de laisser mon véhicule au garage.

Ayant eu la malchance de tirer, au grand loto du répertoire des immatriculations, un numéro se terminant par le chiffre 2, pour moi ce jour là fut synonyme de "pair et manque". Alors comme tant d'autres de mes contemporains, j'ai laissé mon auto au garage et j'ai marché, au prix d'une activité physique qui m'était pourtant formellement déconseillée par la Faculté. Paradoxal paradoxe.

A l'image de trop nombreuses et malheureuses initiatives de cette majorité, même cette mesure prise dans l'urgence par un Gouvernement totalement désemparé l'aura été à contretemps. Cinéma et agitation médiatique à quelques jours du premier tour des municipales... Ce n'est pas une opération de diversion encore une fois tout entière tournée contre la liberté de beaucoup de nos concitoyens qui allait améliorer les choses. Le pic de pollution était, de l'avis même des experts, déjà derrière nous.

Pour assainir notre environnement, ce n'est pas d'un mauvais usage alterné dont la France aurait grand besoin, mais d'une bonne alternance. Un hebdomadaire a choisi de ne pas publier au début du mois un sondage plaçant, sans pour autant aller jusqu'à "souhaiter son retour", DSK en tête des personnalités politiques qui  "pourraient faire mieux que François Hollande " (sic!) pour diriger la France. Un spécialiste des parties de cul fines auraient-ils mieux été qualifié pour engager la lutte contre les particules fines ? Nul n'en saura jamais rien.