Invité du matin d'une émission politique diffusée par ma station de radio favorite, le candidat de l'insoumission a proposé d'inscrire à l'ordre du jour de son programme présidentiel une "loi de vertu républicaine" ! La vertu, parlons-en ! Celle d'un Torquemada, d'un Robespierre, d'un Fouquier-Tinville ?
Moi, les professeurs de vertu m'inquiètent ! Je préfère un médecin qui me soigne, même s'il a une vie dissolue, à un carabin vertueux mais incapable du moindre diagnostic. Pis, je ne me reconnais en rien dans l'austérité morale érigée au rang de valeur suprême par nos voisins sociaux-démocrates du nord de l'Europe. Je me retrouve plus volontiers dans le joyeux bordeau latin. Pour autant, il ne s'agit pas de sacrifier à une forme d'aquoibonisme, ni de simplement poser le constat que nul n'est incorruptible et s'en contenter. Mais le culte absolu de la vertu, en ce qu'il sous-tend l'idée même d'un ordre moral, est trop souvent totalitaire. En affirmant la promesse d'un "monde meilleur", pour ne pas dire d'un "meilleur des mondes", il porte en lui les germes de la terreur fanatisée et son cortège de massacres commis au nom d’une violence nécessairement juste car purificatrice ! Je me méfie des conséquences des discours intellectuels lorsqu'ils sont violemment inquisitoires, accusatoires, arbitraires et sans nuances.
Pour autant, on ne saurait se satisfaire du simple constat que le mal existe mais que la seule vertu n'est sans doute pas le meilleur moyen d'y faire face. Une voie différente me paraît possible, celle du milieu. Ô je te vois venir, cher lecteur ! En écrivant "milieu", loin de moi l'idée de défendre une approche trop simplement centriste - de celle qui, renvoyant dos-à-dos bien et mal, prônerait une voie différente, une "autre" voie - non, simplement une forme d'équilibre entre le vice et la vertu, une manière d' "entre" ; celui-là même qui permet les transitions et le dépassement, sans les risques inhérents aux ruptures. Entre la force de la vertu et la faiblesse du vice, seule la voie de la tolérance me paraît permettre d'approcher cet équilibre ; ni l'expression de l'indifférence ou de la passivité, ni même une quelconque forme de lâcheté qui ne le dirait pas mais, au contraire, une tolérance empreinte de bienveillance et de compréhension, une tolérance agissante qui pardonne les erreurs et les faiblesses en ce qu'elles sont inscrites au cœur même de l'imperfection de notre humanité ; une tolérance qui ne devrait cependant pas s'imposer comme une trop grande vertu, au risque de tomber dans les travers des vices précédemment dénoncés; une tolérance qui, au-delà, ne saurait cependant, jamais, tout excuser.
Pour autant, on ne saurait se satisfaire du simple constat que le mal existe mais que la seule vertu n'est sans doute pas le meilleur moyen d'y faire face. Une voie différente me paraît possible, celle du milieu. Ô je te vois venir, cher lecteur ! En écrivant "milieu", loin de moi l'idée de défendre une approche trop simplement centriste - de celle qui, renvoyant dos-à-dos bien et mal, prônerait une voie différente, une "autre" voie - non, simplement une forme d'équilibre entre le vice et la vertu, une manière d' "entre" ; celui-là même qui permet les transitions et le dépassement, sans les risques inhérents aux ruptures. Entre la force de la vertu et la faiblesse du vice, seule la voie de la tolérance me paraît permettre d'approcher cet équilibre ; ni l'expression de l'indifférence ou de la passivité, ni même une quelconque forme de lâcheté qui ne le dirait pas mais, au contraire, une tolérance empreinte de bienveillance et de compréhension, une tolérance agissante qui pardonne les erreurs et les faiblesses en ce qu'elles sont inscrites au cœur même de l'imperfection de notre humanité ; une tolérance qui ne devrait cependant pas s'imposer comme une trop grande vertu, au risque de tomber dans les travers des vices précédemment dénoncés; une tolérance qui, au-delà, ne saurait cependant, jamais, tout excuser.
30 000 ! Pour passer à un autre sujet, 30 000, c'est le nombre de pages lues (en tout cas c'est ce qu'indique le compteur aujourd'hui) totalisé sur mon blog depuis sa création. Je sais, c'est pas grand chose, rien ou presque, mais ça fait du bien!
Même si je ne suis pas réellement accro aux statistiques, je reconnais que ce simple constat me contente au-delà de ce que je pouvais imaginer (narcisse! diront certains...). Des lecteurs en France bien sûr, en Belgique et en Suisse, mais aussi en Inde, au Mexique et même, en Australie et au Japon (enfin, pour ce qui est du Japon, je crois avoir compris que ce lecteur que j'imaginais nippon (ni mauvais d'ailleurs! Je sais, c'est nul mais il fallait que la fasse...) n'était autre que mon ami Ivan qui, à Tokyo, devait occuper les longues heures de veille causées par le décalage horaire à parcourir la toile. Même si j'ai lu quelque part qu'Amazon rémunérait à la page lue les auteurs publiés sur sa plate forme, je me dis que l'universalité d'Internet a du bon et que pour un modeste blog sans autre ambition affichée que celle d'être inutile (et, c’est vrai, de distraire son auteur), c'est un résultat plutôt sympa...
La mémoire, l'imagination et la déconnade comme des outils assumés au service de "l'art d'être inutile" ou comment, avec des souvenirs et un peu de technologie, faire du neuf avec du vieux, en conscience, comme chaque déconneur, que "personne n'ira s'imaginer qu'il s'exprime du fond du cœur ou qu'il croit dur comme fer à ce qu'il raconte !" ... "La sincérité (...) c'est du baratin" (*) . Comme tout "baratineur", j'espère pour ma part ne me situer ni du côté du faux, ni de côté du vrai, bien au contraire ! Ami lecteur, salut ! Et merci !
(*) in De l'art de dire des conneries (On Bullshit) de Harry G. Frankfurt- Mazarine/Librairie Arthème Fayard - 2017.
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