"Changer de point de vue avec tout son parti, c'est certes faire preuve d'inconstance, mais l'on se sent au moins soutenu par la puissance du nombre. Demeurer constant, alors que le parti modifie son attitude, c'est lancer une sorte de défi blessant. En outre, une telle rupture entraîne un déplacement de tous les rapports personnels et brise de vieilles amitiés"(1).
Nous sommes, paraît-il, sortis de la phase déprimante des primaires. Le décor est planté. Les acteurs vont entrer en scène. Chacun dans son rôle. Le navrant psychodrame de la querelle des ego devrait faire - enfin! - place au spectacle tragiquement exaltant de la vie et de la mort. Bonds, rebonds, faux-bonds, le cirque est permanent. Fait de pseudo-suspens entretenus par des chaînes d'information en mal de sensationnalisme, de vraies rumeurs propagées par les "entourages", de petits espoirs et de grandes déceptions, du flux et du reflux de soutiens qui, à l'image de nos concitoyens, tardent, sous l'influence du dernier "scoop", à se faire une opinion. Tout ça pour ça !
Le choix qu'on voudrait nous imposer entre deux populismes, l'un nationaliste et étatiste, se définissant comme "ni de droite, ni de gauche", et l'autre, mondialiste et libéral, se revendiquant "et de droite, et de gauche", résume-t-il à lui seul les termes de l'alternative ? Le rejet et l'exclusion portés en étendard par la candidate de l'extrême droite, d'une-part et, de l'autre, la séduction d'un candidat attrape-tout qui affirme le caractère "mystique" de la politique ?
Nous sommes, paraît-il, sortis de la phase déprimante des primaires. Le décor est planté. Les acteurs vont entrer en scène. Chacun dans son rôle. Le navrant psychodrame de la querelle des ego devrait faire - enfin! - place au spectacle tragiquement exaltant de la vie et de la mort. Bonds, rebonds, faux-bonds, le cirque est permanent. Fait de pseudo-suspens entretenus par des chaînes d'information en mal de sensationnalisme, de vraies rumeurs propagées par les "entourages", de petits espoirs et de grandes déceptions, du flux et du reflux de soutiens qui, à l'image de nos concitoyens, tardent, sous l'influence du dernier "scoop", à se faire une opinion. Tout ça pour ça !
Le choix qu'on voudrait nous imposer entre deux populismes, l'un nationaliste et étatiste, se définissant comme "ni de droite, ni de gauche", et l'autre, mondialiste et libéral, se revendiquant "et de droite, et de gauche", résume-t-il à lui seul les termes de l'alternative ? Le rejet et l'exclusion portés en étendard par la candidate de l'extrême droite, d'une-part et, de l'autre, la séduction d'un candidat attrape-tout qui affirme le caractère "mystique" de la politique ?
Dans ce concert de vent, le centre, comme une manière d'insondable abîme de la vie politique dans ce qu'elle peut avoir de plus déroutant, démontre une fois de plus que si une addition de riens ne produit pas grand chose, leur division peut être la source de grandes spéculations ! Après avoir scellé il y a peu un accord électoral avec les conservateurs, certains parmi les "indépendants", tergiversent encore et, affichant la grande cohérence de leur pensée, sont désormais tentés par un soutien au camp de ceux des marcheurs qui voudraient mettre leurs pas dans ceux de François Hollande...
Une fois de plus, ces tenants d'un "moderne réformisme" résolvent leur dilemme intrinsèque en tentant de démontrer que rien n'empêche de cheminer dans la même direction en étant - à l'instar de MM. Bayrou, Hue et Madelin - d'accords sur pas grand chose; bien au contraire. Un simple "syndicat d'intérêts" comme le dénonçait le Président Beaufort par la voix de Jean Gabin, en évoquant le projet de Cabinet de "large union nationale" (déjà!) proposé par le jeune député Chalamont, incarné par Bernard Blier, dans le film le Président (2).
Tu me diras, cher lecteur, que pour bien avancer, mieux vaut peut-être ne pas trop regarder l'un vers l'autre mais plutôt fixer, ensemble, la même direction; quitte à prendre le risque de rester sur des voies parallèles, sans jamais se croiser, sans jamais se confronter. A l'inverse de la formule de Blaise Pascal qui décrivait l'univers comme un espace dont "le centre serait partout et la circonférence, nulle part", j'ai pour ma part un peu l'impression que le centre - à mille lieues de ce milieu auquel pourtant il aspire - ne trouvera bientôt plus, au sein d’un univers politique aux limites de moins en moins clairement définies, sa place nulle part.
(1) Winston Churchill - Réflexions et aventures
(2) Le Président - film de 1961 réalisé par Henri Verneuil, adapté d'un roman de Georges Simenon et dialogué par Michel Audiard.
Une fois de plus, ces tenants d'un "moderne réformisme" résolvent leur dilemme intrinsèque en tentant de démontrer que rien n'empêche de cheminer dans la même direction en étant - à l'instar de MM. Bayrou, Hue et Madelin - d'accords sur pas grand chose; bien au contraire. Un simple "syndicat d'intérêts" comme le dénonçait le Président Beaufort par la voix de Jean Gabin, en évoquant le projet de Cabinet de "large union nationale" (déjà!) proposé par le jeune député Chalamont, incarné par Bernard Blier, dans le film le Président (2).
Tu me diras, cher lecteur, que pour bien avancer, mieux vaut peut-être ne pas trop regarder l'un vers l'autre mais plutôt fixer, ensemble, la même direction; quitte à prendre le risque de rester sur des voies parallèles, sans jamais se croiser, sans jamais se confronter. A l'inverse de la formule de Blaise Pascal qui décrivait l'univers comme un espace dont "le centre serait partout et la circonférence, nulle part", j'ai pour ma part un peu l'impression que le centre - à mille lieues de ce milieu auquel pourtant il aspire - ne trouvera bientôt plus, au sein d’un univers politique aux limites de moins en moins clairement définies, sa place nulle part.
(1) Winston Churchill - Réflexions et aventures
(2) Le Président - film de 1961 réalisé par Henri Verneuil, adapté d'un roman de Georges Simenon et dialogué par Michel Audiard.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire