PornHub et autre YouPorn, sites de
rencontres
pour célibataires ou "extra-conjugales", pour "les hommes qui aiment
les hommes", applications de "speed dating" par téléphones pour
adolescents pré-pubères en mal de sensations fortes ou encore sites
beaucoup plus trash, spécialisés
dans le SM fétichiste, ou encore plus trash, dans la zoophilie
nécrophage, accessibles via le deep
web (si, si, ça existe...!)... si 69 fut pour le poète une année érotique, l'époque dans
laquelle nous
vivons aujourd'hui me semble être celle des temps pornographiques. Une époque où le marketing et la pornographie feraient, en quelque sorte,
sexe de
tout bois. Celle où - déjà - des sites commercialisent des fellations virtuelles,
avec webcameuses en ligne, et où des applications promettent, pour
bientôt, des "french kisses" à distance...
Coïts
pixelisés, sexe digital au plaisir tarifé.
Tel est le quotidien de minable satisfaction et de grande frustration
d'une
humanité à la libido de plus en plus en berne, en recherche d'une
jouissance
immédiate et globalisée. Foin d'amour dans tout cela, du sexe pour le
sexe, un
orgasme individualiste, consumériste et mondialisé... Sans même parler
de sentiment, plus question de partenaire avec lequel partager, mais
seulement d'un objet sexuel uniquement destiné à satisfaire, dans l'instant, à la pulsion
de jouissance.
Prochaine étape annoncée de cette "nouvelle révolution sexuelle" : des machines à faire l'amour (sic!).
Il me revient en mémoire la lecture de quelque ouvrage
qui évoquait des amours - alors jugées comme transgressives - entre humains et cyborgs, autant
d'histoires qui nous paraissaient à la fin du vingtième siècle pure
science-fiction. Pourtant, bien au-delà de la simple poupée gonflable, depuis
l'avènement des "real dolls" et le lancement sur le marché, annoncé pour 2017, des
premiers robots sexuels, la réalité semble désormais rejoindre la fiction.
La série inspirée du film Westworld cartonne sur le petit écran et la
bande-annonce de la suite de Blade Runner est déjà visible en ligne.
Certains nous expliquent que le
cybersexe, rendu possible par le rapprochement entre la robotique et
l'intelligence artificielle, permettra demain d'avoir, à
l'image de Rick Deckard - le blade runner héros du film éponyme déjà cité - une relation sexuelle avec un/une androïde. "Les progrès sont si rapides - indique Elisabeth Alexandre dans un article paru récemment - que, en Corée du Sud, le
ministre du Commerce, de l'Industrie et de l'Energie a lancé la rédaction d'un
code d'éthique destiné à réguler et moraliser les futurs rapports entre les
personnes et les créatures mécanisées".
Non, non, tu ne rêves malheureusement pas....
Alors, dans un
contexte où la libido, tellement sollicitée par l’étalage d’un sexe partout et
tout le temps accessible, donne, à l’image du désir affadi d’un vieux couple,
des signes d’essoufflement, faut-il se résigner à ce que la prochaine étape de la relation sexuelle
soit celle de l’usage commun et généralisé de sextoys interactifs ?
Si rien n'autorise encore à craindre le pire, rien ne permet non
plus d'espérer le meilleur. La pornographie - la vraie - serait donc encore à
venir...
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