samedi 2 janvier 2010

Un rien de négligence


Jeudi 31 décembre 2009. Aucune envie particulière de "réveillonner", alors nous avons opté pour une séance de Cinématographe et avons choisi d'aller voir le dernier opus de James Cameron : Avatar.

Alors nous voilà partis, un ami, ma chérie et moi. Direction le Boulevard du Montparnasse et la belle et grande salle digne de cet événement. Et c'est bien d'un événement qu'il s'agit tant la magie est là, présente, tellement parfaite qu'on en oublie totalement que tout ce que l'on voit n'est que le produit de la technologie et des bits qui rythment (comme les beats d'un drummer talentuueux...) la vie du cœur des machines d'aujourd'hui. Après tout, c'est peut-être ça ce vingt-et-unième siècle de Science-Fiction tant attendu ou craint par les lecteurs de Vance, Van Vogt, Herbert, K Dick et autre Silverberg: le siècle d'une forme de distraction totalement nouvelle et originale, l'illusion de l'instant.

Au-delà de la prouesse technique, ce qui séduit c'est aussi la capacité des concepteurs du film à faire passer un message authentiquement écologique sans pour autant avoir sacrifié le (grand) spectacle, ni être tombé dans un pathos de bon aloi en ces temps de mauvaise digestion de l'échec de la conférence de Copenhague. Je ne suis pas séduit par l'écologie militante lorsqu'elle évoque de mauvais souvenirs et de nauséabonds relents teintés de la couleur en vogue dans l'Allemagne des années trente, mais le respect d'une forme d'équilibre de la nature est sans nul doute le gage d'un développement harmonieux et durable, et j'aime à penser comme Luc Ferry que l' homme pourrait se réconcilier avec la nature sans renoncer à maintenir une forme de croissance synonyme de mieux-être pour une grande partie de l'humanité !

Mais ce n'est pas d'écologie que je voulais t'entretenir, cher ami lecteur, mais de prévention de la santé (?).

En effet, en ces heures d'épidémie virale d'une grippe venue d'Asie, de statistiques alarmistes, de vaccination généralisée et de conseils (pas toujours) avisés, quelle ne fut pas notre (très grande) surprise de découvrir que d'une séance l'autre, le public (nous) se voyait proposer de chausser les mêmes paires de lunettes indispensables à la bonne perception des effets 3D; et ce, sans précaution aucune; ni désinfection, ni asepsie particulière, ni même la simple application d'un aérosol désinfectant, antibactérien, antifongique et antivirus (si, si ça existe !)

Lors même qu'on nous rebat les oreilles en nous expliquant que le virus de la grippe H1N1 peut se propager en touchant une surface contaminée (il resterait vivant de 8 à 48 heures à l'air libre, selon la nature de la surface sur laquelle il repose); qu'il survivrait plus longtemps sur les surfaces dures et lisses comme le plastique (dont sont faites les fameuses lunettes); qu'il est fortement recommandé par la Faculté "d'éviter de toucher les objets touchés par d'autres" (Sic!)... Pourtant donc, en moins de cinq minutes, les lunettes magiques transhument (Atchoum!) d'un nez à l'autre, sans subir d'autre manipulation que le passage par la main de l'ouvreuse qui elle aussi - sans doute pour gagner du temps (c'est de l'argent !) - tend les paires de lunettes pour assurer une meilleure "transmission" (re-sic!) de la file des sortants à celle des entrants. Si l'on songe aux plus de trois millions de nos contemporains qui en France se sont déjà (et à juste titre) précipités voir le film, on voudrait accélérer la propagation qu'on ne s'y prendrait pas autrement... Pourtant pas un spectateur ce soir là présent (moi y compris) n'a refusé de chausser les bésicles possiblement infectées. Incroyable mais pourtant vécu ! Je jurerais ne pas avoir été le seul que cette scène a intrigué.

Morale de l'histoire : Ayant refusé de me faire vacciner, si demain je suis malade c'est que, non content de m'être il y a longtemps fait refilé par Messieurs Druillet, Moebius, Manoeuvre et autres Humanoïdes Associés le virus de la Science Fiction qui m'a conduit à choisir d'aller voir ce film, j'aurai, par la cause d'un rien de négligence de la part d'un exploitant de salle, contracté le virus de la grippe A...vatar !

Bonjour la Science ! Merci la Fiction !





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