vendredi 8 janvier 2010

Sorbonneries...


Un mien ami professeur et sénateur que je ne nommerai pas (il se reconnaîtra s'il lit ces quelques lignes...) animait autrefois l'un de ces clubs politiques qui fleurissaient dans les années quatre-vingt du siècle dernier. Un club justement appelé "Cercle Robert de Sorbon"; du nom même de celui qui en 1253 fonda le Collège devenu, au fil du temps, la plus célèbre et le plus prestigieuse des universités parisiennes.

Aujourd'hui, vendredi 8 janvier 2010, soit 757 ans après la fondation du lieu, j'ai eu l'extrême honneur de "professer" en Sorbonne. J'en suis encore tout esbaudi ! J'avais dû pourtant à regret quitter avant que le fromage ne fut servi un repas fort agréable et bien arrosé réunissant quelques camarades autour de notre ami Laurent qui bientôt quittera Paris pour s'installer en Terre Sainte. En affrontant les frimas hivernaux, j'ai rejoint la Sorbonne par la rue Claude Bernard et la rue Saint Jacques. Un huissier accorte m'indiqua très aimablement mon chemin à l'effet de trouver la salle où je devais officier en lieu et place d'une amie indisposée et qui m'avait demandé de la suppléer ; ce que j'avais accepté de faire.

Tête des étudiants qui l'heure venue, guettent leur professeure et voient, cher lecteur, arriver ton serviteur ! L'étonnement fait vite place à la curiosité et les escholiers présents attendent du "Maître" officiant que puisse leur être dispensé leur dose de Connaissance. Dois-je préciser qu'avec mes amis ripailleurs nous avions trouvé le thème définitif de mon exposé quelques minutes seulement avant que je ne me mette en chemin pour rejoindre les prestigieux amphithéâtres du Gai Savoir désormais installés où fût naguère la maison d'un certain Jean d’Orléans et les écuries contiguës de Pierre Pique-l’Ane cédés à Robert de Sorbon par la Reine Blanche de Castille ?

J'en étais encore à me demander ce que j'allais bien pouvoir raconter quand, magie du lieu ou encouragement puisé dans le silence attentif et recueilli de l'auditoire, un mot est venu, puis un autre, et, de phrase en phrase, les deux heures de conférence prévues ont passé sans même que je ne m'en rende compte. Et quand le moment de la fin du cours est arrivé, plusieurs de ces jeunes étudiants sont venus vers moi pour échanger encore quelques mots, solliciter un conseil, demander un service, une carte de visite... Pourtant, comme à chaque fois qu'il m'est donné de parler devant un auditoire, je doutais encore ce matin de ma capacité à pouvoir non seulement capter son attention mais aussi à pouvoir transmettre une once du modeste savoir que j'ai au fil du temps acquis et qui me donne, de loin en loin, l'occasion de pouvoir guider les pas de plus jeunes ou de moins expérimentés.

Si aujourd'hui j'ai pu, par la force du verbe et de l'expérience partagée, donner à certains l'envie et la passion de cette belle matière qu'est le tourisme et de ses métiers, ce soir sans doute suis-je en droit de me sentir un peu plus utile, et partant, meilleur. En un mot, un peu moins Sorbon à rien...

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