vendredi 22 avril 2022

Rien d'autre que la démocratie

"Le patriotisme c'est l'amour des siens. Le nationalisme c'est la haine des autres." Romain Gary


Dans l’école Potemkine de Marioupol dont les images sont, depuis hier, abondamment relayées par les médias propagandistes aux ordres du pouvoir moscovite, on peut apercevoir des affiches à l’iconographie tout droit sortie des archives des "studios de création" soviétiques, aux slogans ultra-nationalistes et guerriers. Bon sang mais c’est bien sûr ! La priorité des priorités est bien, avant même l’apprentissage des savoirs essentiels, de délivrer aux enfants un message politique et idéologique ayant pour finalité de leur inculquer les rudiments d’une vérité historique aussi tordue que définitive, une réalité totalement subjective mais qu’on voudrait indiscutable. Au-delà du drapeau de l’Union soviétique brandi sur certains équipements militaires russes, et notamment des chars, depuis le début de l’invasion en Ukraine, dans les territoires "libérés" et désormais parcourus par les troupes tchétchènes, des mercenaire syriens et les supplétifs du groupe Wagner, on voit également fleurir aux frontons des administrations locales des drapeaux rouges frappés de la faucille et du marteau. Ce ne sont plus des envahisseurs qui combattent contre les courageux résistants ukrainiens mais bien des "libérateurs", inscrivant leurs pas dans ceux de la glorieuse armée rouge, qui luttent contre des "nazis". Du moins, à quelques jours maintenant de la date toute symbolique du 9 mai, c'est ce qu'ils voudraient faire croire au peuple russe...

Vérité alternative, post-soviétisme et nostalgie de l’empire semblent être les fondements du nationalisme néo-expansionniste russe théorisé par Poutine. Jusqu’où, jusque quand ?

Dans quels autres pays que les autocraties et les dictatures voit-on des affiches guerrières aux murs des salles de classe ? Dans quel autre pays les unités militaires utilisent-elles, pour marquer leurs conquêtes, des drapeaux évoquant, avec une forme de nostalgie malsaine, les heures les plus sombres de son histoire ? Je te pose, ami lecteur, la question. Au rang des démocraties, je n’ai rien trouvé…

Alors, puisque dans quelques heures il va nous falloir désigner notre nouveau chef de l'Etat et, au risque de me répéter, en cette époque du retour d'un étendard tragiquement marqué du sang des innocentes victimes ukrainiennes, rien ne peut justifier de céder un pouce de terrain et, plus que jamais, la défense des valeurs démocratiques et humanistes qui fondent notre République, l'Europe et notre civilisation doit l'emporter dimanche. Tout justifie de se rassembler derrière le Président de la République. Tout dans notre histoire nous y engage, tout dans l'actualité du monde nous y oblige, toute dans le projet présidentiel nous y entraîne. Rien d'autre que la démocratie et le rassemblement. Personnellement, j'ai choisi.

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