dimanche 8 septembre 2019

Lorsqu'il n'y a plus rien

Quand j'étais môme et que j'explorais chaque recoin de notre village de Cely, je passais beaucoup de temps a errer dans des ruines. Chantier abandonné d'une maison qui n'accueillerait jamais aucun occupant, ancienne gare désaffectée d'une ligne de chemin de fer depuis longtemps délaissée par les voyageurs, cabane de forestiers inoccupée depuis des lustres ou tout simplement tristes vestiges d'une maison tombée dans l'oubli. Chaque ruine m'attirait et me fascinait tout autant qu'elle m'effrayait.

Foin de château ni de manoir hanté mais juste les témoins de la vie passée, de vies passées.

Pour partir en exploration, je me munissais d'un petit panier de pêche en plastique que je passais en bandoulière autour de mon épaule, à l'effet de le garnir - du moins l'espérais-je alors - de tous les trésors que je pourrais découvrir au fil de mes visites alentour.

Et puis, quand j'en avais fini avec les vieilles pierres, j'arpentais les champs de maïs proches de la maison, à la recherche de fossiles ou, le croyais-je alors, de silex taillés. Me voyant revenir de l'une de mes expéditions,  mon père me dit un jour, sur le ton docte de celui qui sait : " tu seras archéologue, mon fils..." (sic!)

Non, je ne cherchais pas là l'imitation d'un quelconque Indiana Jones avant l'heure, mais j'avais déjà le goût de ces petites choses, ces petits riens que l'histoire n'étudie pas. Tout ce qui donne support à l'imagination pour s'envoler et qui permet aux enfants de créer, à partir de pas grand chose, des mondes, voir des univers... Et puis, au-delà, j'aimais, et j'aime toujours, aller à la recherche de ce qu'il reste lorsqu'il n'y a plus rien.

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