mardi 20 juillet 2010

Portrait d'un ami en forme d'exercice de style


Ces contempteurs le décrivent tel un abuseur qui baliverne allègrement, un friponneau qui à l'image des brocardeurs des temps passés gaminerait sur la toile en espérant provoquer chez ses lectrices l'ébaudissement propice à une séduction facile . Ils se trompent, car lui n'est pas de ces biaiseurs qui chercheraient à ensorceler par leurs mots doux et enjôleurs de chipotières jouvencelles perdues sur cette toile qui de nos jours n'est plus faite de finet.

Si autrefois nous nous rencontrâmes aux rangs de ces clubistes républicains qui dénonçaient alors de notre société la fracture , et même si de loin en loin il nous arrive encore de colluder lorsque la cause nous paraît belle et noble, il ne  revendique  plus aujourd'hui que sa qualité d'imployable brocardeur des moeurs de ses contemporains.

Son babillement dérange les tenants de la bienséance et du politiquement correct ? Tant mieux ! Car en se souvenant de ces dramatistes des temps plus anciens qui à leur heure ont su, eux aussi, déplaire à certains de leurs contemporains et s'attirer du souverain les foudres,  je fais  mienne la prophétie que son oeuvre lui survivra et qu'elle trouvera encore dans longtemps d'ici de fidèles lecteurs.

Il a choisi l'an passé de quitter ce royaume des Maures, où il s'était depuis longtemps exilé, pour rejoindre  ses parents et  vivre auprès d'eux dans la solitude et le démeublement ; pas par souci d'aliénisme ni pour s'attirer la sympathie d'hypocrites larmoyeurs, mais pour y puiser, à la source de ses racines, une nouvelle inspiration.  N'en déplaise aux tartuffes et aux mauvais coucheurs de tous poils, rien ne saurait désormais l'atteindre dans sa tranquille retraite provençale. Pas même les agissements de certain bien-pensant senseur d'outre Atlantique qui a cru pouvoir un temps le dépopulariser et, tel un escroqueur du Net, avait ourdi le méchant complot de faire disparaître ses écrits du réseau. Rien à faire pour l'arrêter, celui là de mes amis est imbrisable. (*)

(*) Portait écrit en utilisant une poignée de mots supprimés de la huitième édition du dictionnaire de l'Académie française (1935) et rassemblés par Joseph Vebret dans ses "Friandises Littéraires" publiées en 2008 aux éditions ECRITURE.


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